Suite au texte précédent sur les deux premières étapes de préparation d’un exposé oral, nous allons présenter la troisième phase extrêmement important pour la réussite de l’exposé : élaboration d’un plan définitif clair et cohérent. Cette étape essentielle permet d’organiser et de mettre en ordre les informations sélectionnées. Il structure les différentes parties qui seront abordées. Sans le plan, on risque de présenter dans la confusion les idées à l’oral.
Mots clés : Exposé oral, plan définitif, parties.
1. Introduction
Comme nous l’avons abordé dans le texte précédent (Exposé oral : Quelles sont les étapes nécessaires avant l’élaboration d’un plan? – Phạm Thị Mai Khuê), un « plan général provisoire » a été rédigé à partir des idées que l’on a trouvées. C’est une sorte de brouillon que l’on va modifier au fur et à mesure de l’évolution de son travail. Avec ce plan provisoire et les informations nécessaires, nous allons maintenant construire un plan précis, structuré et clair. Il comporte généralement trois parties : une introduction, un développement et une conclusion.
L’introduction présente le sujet par une phrase générale et peut annoncer le plan du développement. Le développement comprend plusieurs parties qui portent des sous-titres. La conclusion résume le contenu et peut élargir le sujet. Globalement, ces trois parties peuvent être comprises de la façon suivante :
- Introduction = Ce qu’on va dire
- Développement = Ce qu’on a à dire
- Conclusion = Ce qu’on a dit
Pourtant quand on prépare le plan, c’est au développement qu’il faut accorder la première place car il contient toutes les idées principales qui seront présentées dans l’introduction et résumées dans la conclusion.
2. La structuration du développement :
Il faut que le contenu soit bien structuré pour faire comprendre aux auditeurs. Le plan du développement joue donc le rôle essentiel car c’est avec cette partie la plus longue et la plus importante de l’exposé que nous transmettons nos messages aux auditeurs. Il existe en général cinq types de plans qui peuvent être choisis en fonction des intentions de l’orateur :
- le plan chronologique : Dans un exposé informatif, les idées directrices peuvent être classées selon les relations temporelles (déroulement dans le temps).
- le plan problème-solution : Il est fréquent pour convaincre le public d’exposer ses idées principales sous forme de problème et de solution. Une partie est ainsi réservée aux problèmes et une autre aux solutions.
- le plan thématique : Dans ce plan, le sujet sera présenté en fonction de grands aspects. C’est le plus souvent utilisé pour les exposés scolaires.
- le plan spatial : Ce plan correspond le plus aux discours informatifs comme par exemple la présentation des villes du Vietnam à visiter pendant les vacances.
- le plan causal : Ce type de plan ressemble au plan problème-solution. On y ajoute les causes que l’on analysera avant d’aborder les solutions.
Ces différents plans peuvent se combiner l'un l'autre, ou subir de légères modifications.
Comment choisir son plan ?
Le problème qui se pose souvent aux étudiants est d’adopter un plan convenable. Il est à conseiller de bien lire le sujet et d’essayer de dégager les grandes idées que le sujet met en évidence. S’il existe un rapport de causes à effets, le plan causal ou problème-solution est un choix logique. Le plan chronologique, quant à lui, risque de mener l’auditoire à une énumération de faits selon l’évolution temporelle. Ce type de plan peut être combiné au plan thématique pour donner plus de vie à l’exposé. Même le plan thématique qui est très souvent choisi ne doit pas être une simple juxtaposition de thèmes, mais être le plus possible ordonné, en fonction du rapport qu'entretiennent les thèmes entre eux : rapport d'opposition, logique, chronologique par exemple.
Il est cependant à noter que le plan peut varier en fonction du temps alloué. Ces contraintes de durée demandent à l’orateur un effort d’adaptation : il devra synthétiser ses idées ou pourra se permettre de développer davantage certains aspects au lieu d’autres points.
Comment classer les idées dans le plan ?
Une fois le plan défini, il nous faut savoir organiser les idées en des parties principales et secondaires. Comme nous l’avons dit dans le texte précédent sur les deux premières étapes de la préparation de l’exposé, le nombre d’idées principales et d’idées secondaires dépend du temps alloué. Souvent un exposé scolaire se limite à quatre idées principales au maximum. Les idées secondaires doivent s’enchaîner et être subordonnées à l’idée principale.
Attention :
- Le plan doit être rédigé de façon simple afin de vous permettre de lire facilement : réduisez le nombre de mots utilisés. Et à la différence du texte écrit pour un même sujet, l’exposé traite souvent un nombre limité d’idées pour que l’auditoire puisse suivre en un temps restreint. Le message doit être compris immédiatement et dans son ensemble. Si le plan contient trop d’idées, vous risquez de tomber dans la confusion.
- Le temps d’un exposé est fixé : attribuez à chaque idée principale et à chaque idée secondaire une durée approximative et faites le total de minutes. Vous pouvez en cas de besoin soit réduire le nombre d’idées (en supprimant les moins importantes) soit les regrouper (en combinant les idées communes) ou rééquilibrer les durées, etc. Certains orateurs ont tendance de parler avec un débit très rapide pour donner un nombre important de détails en un temps très réduit, ce qui fera perdre l’attention de leur public. Il faut donc adapter la quantité d’informations à la durée prévue pour l’intervention.
En somme toute, les idées ne doivent pas se chevaucher : elles doivent être séparées et distinctes tout en gardant la cohérence. Pensez également à une transition entre les parties qui permettra auditeurs de bien suivre vos idées.
Les formules pour faire une transition
- Passons maintenant à ……..
- Ensuite ……….
- En ce qui concerne …….. / Quant à ………..
- La suite de mon exposé sera consacrée à ………….
- J’aborde maintenant le point essentiel de ……….
Une fois le développement bien précisé avec toutes les idées sélectionnées et ordonnées, nous allons préparer l’introduction et la conclusion. Il serait en effet difficile de concevoir une introduction et une conclusion pour un sujet qu’on n’a pas encore arrêté définitivement.
3. La structuration de l’introduction
L’introduction d’un exposé doit être brève (le temps limité est souvent d’une minute environ pour un exposé de 15 minutes). Sa fonction est de présenter le sujet ou autrement dit, l’objectif de l’exposé, et d’annoncer le plan. C’est pourtant une partie importante à ne pas négliger car il faut créer une bonne impression dès le commencement. L’introduction doit capter l’attention des auditeurs et les orienter. Il s'agit essentiellement de montrer que ce qui va suivre va être intéressant pour l'auditeur et non pour celui qui fait l’exposé.
Il y a plusieurs procédés d’accroche pour attirer l’attention :
- poser une question,
- raconter une anecdote sérieuse ou humoristique,
- lancer une affirmation insolite, un peu choquante,
- évoquer un événement d'actualité,
- utiliser les chiffres, les exemples concrets,
- construire un dialogue fictif entre deux personnes,
- lire (transcrire) un extrait particulièrement réussi,
- présenter un personnage curieux, une personne célèbre,
- commencer sous forme de devinette,
- parler des expériences personnelles,
- montrer un objet,
- utiliser du matériel audiovisuel,
- ...
L’introduction devrait également permettre aux membres de l’auditoire de s’orienter et de suivre de plus près les idées de l’orateur. On peut par exemple donner à l’auditoire un aperçu général du sujet que l’on va traiter (« Aujourd’hui, je vais parler seulement de l’opinion des étudiants sur ce sujet et non des enseignants et des parents »). L’objectif est ainsi présenté de façon claire à ce que le public n’ait aucun malentendu.
Enfin, même brève, l’introduction devrait fournir les grandes lignes de l’exposé. La façon de les présenter peut être très simple : « Mon exposé comprend quatre parties : la situation générale, les causes, les conséquences et enfin les solutions ».
A éviter :
Il est néanmoins à éviter quelques erreurs suivantes :
- Donner son point de vue dans l’introduction : vous exploiterez votre sujet en présentant différentes idées au cours de l’exposé. Il sera donc négligeable de donner tout de suite votre opinion avant même de commencer l’exposé.
- Présenter des excuses : « je ne suis pas un spécialiste en la matière », « je ne suis pas très doué pour prendre la parole en public », etc. Cela ne sert à rien et vous met en plus en état d’infériorité.
- Montrer ses inconvénients : il faut éviter de l’erreur répandue qui consiste à commencer un discours par un énoncé inefficace du genre « je suis un peu nerveux, mais j’essaierais … », « j’espère ne rien oublier », etc.
- Tourner en rond avant de présenter l’introduction. Cela fait perdre le temps et détourne l’attention du public.
Les formules pour introduire
Il existe plusieurs manières pour faire une introduction. En voici quelques-unes :
Pour introduire le sujet et présenter l’objectif :
- Je parlerai de ……… je traiterai de ………… je présenterai ……….
- Je voudrais aujourd’hui vous parler de ……….
- Mon objectif est de vous informer (persuader) ……..
- etc.
Pour annoncer le plan :
- Au cours de mon exposé, j’aborderai les points suivants :
Premièrement, c’est ……….
Dans la deuxième partie, je vous présenterai ……
Enfin, je parlerai …….
- Mon exposé …… comprend trois parties :
D’abord, ….. ensuite, …… enfin ……….
Premièrement ………. Deuxièmement ……... Troisièmement …………
- Je vous présenterai d’abord …, puis …, et enfin ……….
- etc.
4. La structuration de la conclusion
La conclusion d’un exposé est une sorte de réponse à l’introduction : elle doit répondre clairement à l'objectif donné en début de présentation. Dans cette partie, il est absolument nécessaire de résumer rapidement les points principaux de l’exposé en rappelant l’idée directrice que les auditeurs devraient retenir. Comme l’introduction, la conclusion doit être brève et surtout ne doit pas fournir des éléments nouveaux sur le sujet. En effet, à cette étape on renoncera à présenter de nouvelles idées pour tenter plutôt de renforcer ce qui a été dit, toujours en respectant le principe de non-contradiction et de cohérence.
Voici quelques exemples :
- Pour faire la synthèse des points examinés : « Vous avez vu donc les avantages et les inconvénients de ce produit ainsi que les mesures à prendre quand vous l’utilisez. »
- Pour rappeler l’idée directrice : « La chose la plus importante à retenir de mon exposé, c’est comment réagir face à un tel danger »
Les formules pour conclure
Pour vous aider à conclure, voici une liste non exhaustive d'expressions et de formules que l'on peut trouver dans des conclusions :
- En somme ……. / En résumé ……….. / En conclusion ………..
- En bref ………. / Finalement …………..
- Pour conclure ………… Pour finir ……….. Pour terminer ………
- En guise de conclusion, …………..
- Je conclurai en rappelant que …………..
- On peut conclure en disant que ………….
- Donc ………. / Ainsi, ………….
Références bibliographiques
1. Alfred Jack, Nghệ thuật nói trước công chúng, NXB Đồng Nai, 2011.
2. Augustine Loorthusamy, Talking Straight, Lê Công Đức dịch, 2010.
3. Barry Clough, Nghệ thuật nói trước công chúng, NXB Hồng Đức, 2012.
4. Charline Licette, Savoir parler en public, Ed. Studyrama, 2012.
5. Dale Carnegie, Comment parler en public, Ed. Quebecor, 2005.
6. Laurence Levasseur, 50 exercices pour prendre la parole, Ed. Eyrolles, 2009.
7. Stephen E.Lucas, Nghệ thuật nói chuyện trước công chúng, NXB Tổng hợp Tp HCM, 2011.
8. Laurence Levasseur, 50 exercices pour prendre la parole, Ed. Eyrolles, 2009.
9. http://www.premiumorange.com/fce-formation.com/CataWeb/Techniques-Expose.htm, consulté le 10/05/2019
10. http://www.comment-faire-un-expose.com/, consulté le 10/05/2019
11. http://www.commentcamarche.net/contents/powerpoint/powerpoint---principes-generaux-de-conception-d-une-presentation, consulté le 04/05/2018
Phạm Thị Mai Khuê